S’il y a bien un truc qui revient souvent dans les questions des rédacteurs web débutants, c’est la vitesse de rédaction. Beaucoup sont inquiets de ne pas rédiger assez vite et de ne jamais pouvoir vivre de la rédaction web. Il est vrai que dans les nombreuses formations et vidéos que j’ai pu croiser, j’ai entendu des personnes annoncer un rythme normal autour de 1 000 mots par heure. Sur une journée, cela fait donc environ 8 000 mots.
Alors oui, mais non. Pendant plusieurs mois, je me suis trouvée très lente et nulle parce que je ne produis pas du tout ce volume justement à cause de «mythes» de ce genre.
Bien sûr qu’il est possible de rédiger à ce rythme, cela m’arrive sur les thématiques que je maîtrise le plus. Par contre, je n’enchaîne pas les articles comme une machine, donc de toute façon, au bout de 2 500 ou 3 000 mots, mon esprit décroche et la qualité en pâtit. Alors halte aux marchands de rêve et à l’auto-flagellation, voici pourquoi je ne rédige pas 1 000 mots par heure.

Vitesse de rédaction et recherches
Je ne sais pas vous, mais moi je ne maîtrise pas l’ensemble des sujets que l’on me confie. Même si j’ai la chance d’avoir choisi des clients réguliers dans mes thématiques de prédilection, il arrive toujours qu’un sujet inconnu au bataillon surgisse.
De toute façon, il est nécessaire de faire des recherches pour chaque article, ne serait-ce que pour être à jour dans les informations et pour aller dans la direction souhaitée par le client. Cela implique de trouver les mots-clés pertinents, de lire plusieurs articles, de trier et de s’approprier les informations. Et parfois, de faire d’autres recherches pour comprendre ce que l’on lit. Ne rigolez pas, ça m’est arrivé sur un sujet sur les chevaux, j’ai horreur des chevaux, et il m’a fallu trouver des articles pour comprendre les articles en rapport avec mon sujet.
Une fois ces recherches effectuées, la structure de l’article se dégage assez naturellement. Mais parfois ce n’est pas le cas. Il me faut donc du temps pour organiser mon texte afin de répondre à la problématique de mon client. C’est le moment de penser technique, et donc optimisation. Oui, même la structure compte.
Vitesse de rédaction et travail technique
Outre la rédaction, un bon article web requiert des connaissances en SEO et en marketing digital. La plupart des contenus que je livre sont optimisés et conçus pour atteindre l’objectif de mon client : convertir, fidéliser, réassurer, etc.
Ce travail technique requiert la recherche et l’analyse de mots-clés pertinents, l’utilisation d’un champ lexical précis, la création d’un maillage interne, et de bien cibler le persona de mon client. Par exemple, je n’utilise pas le même ton pour une cible 18 – 25 ans qu’avec une cible 45 – 60 ans.
Une partie du travail d’optimisation peut être fait par le client et fournit dans le brief. Cela n’est pas forcément signe de gain de temps, surtout quand il y a une liste de mots-clés à insérer ultra-longue.
La partie technique peut également inclure l’intégration de l’article sur le CMS du client. En fonction des outils SEO qu’il utilise, cela peut représenter un temps non-négligeable. Je pense notamment aux aficionados de Yoast et ses petits bonhommes de couleur, qui se fient à un autre robot finalement, plutôt qu’à l’expérience du rédacteur.
Rédaction du contenu
La rédaction pure représente évidemment une grosse partie du temps dédié à la production d’un contenu de qualité. Il dépend bien évidemment du nombre de mots demandé et du type de texte. En effet, rédiger une page à propos, une fiche produit de 300 mots ou un dossier de 2 500 mots sont trois contenus bien différents.
En dehors de la technique pour séduire les robots de Google, je rédige d’abord et avant tout pour être lue. Je m’attache donc à écrire un texte fluide, agréable à lire, et bien sûr, sans fautes. Oui, je fais partie de ces gens qui ne peuvent pas s’empêcher de relever une faute d’orthographe, ça m’agresse les yeux.
D’ailleurs, ce critère d’expérience utilisateur va enfin être pris en compte par Google. Si le bourrage de mots-clés était déjà fortement déconseillé, il va devenir carrément une pratique à bannir définitivement. Ce n’est agréable ni à lire, ni à écrire.
Mettre en forme ses idées tout en gardant dans un coin de sa tête le champ lexical, c’est un vrai travail. De plus, je ne suis pas championne de dactylo, donc je tape à une vitesse normale sur mon clavier. Trouver les mots justes, la tournure de phrase qui fait mouche et la petite info qui permet de se démarquer des concurrents, tout en restant concis, ça prend du temps. Il ne faut pas oublier que le lecteur web est un peu flemmard et veut une réponse tout de suite à sa requête.
Enfin, personne n’est à l’abri de la page blanche, ou du sujet pas du tout inspirant. Inutile d’insister dans ce cas, je pars faire autre chose. J’y reviens à un moment où je suis plus disposée à percer les secrets de la chasse à la fouine ou de la peinture industrielle.
Relecture et correction
Pitié, ne sautez pas cette étape ! Je ne livre jamais mes textes immédiatement après les avoir écrits. D’abord, je les passe au correcteur d’orthographe puis je les relis à tête reposée en fin de journée. Ce travail me permet de vérifier leur cohérence et d’éliminer les éventuelles longueurs ou phrases alambiquées.
Tout ça pour dire qu’il n’y a de bonne vitesse de rédaction web. Un rédacteur a très justement fait remarquer récemment que nous ne sommes pas là pour concourir aux J.O. La performance d’un article se mesure à sa qualité, pas au fait que vous le rédigiez en 30 minutes, 1 heure ou 1 journée. La qualité, c’est le maître-mot de la rédaction. Produire du contenu de qualité, ce pour quoi paient mes clients, ça prend du temps.
Bien sûr que la vitesse s’améliore les premiers mois. Vous allez acquérir des automatismes qui permettent de gagner du temps. Mais chers rédacteurs débutants, cessez de paniquer parce que machine vous dit qu’elle rédige X mots par heure. Vous pourrez vivre de votre activité sans produire 8 000 mots par jour. À condition de sortir des plateformes et de fixer un tarif juste, mais ça, ce sera l’objet d’un autre article.
Merci pour ce billet ! Chacun a sa vitesse de croisière et son expertise… une chose est sure , nous ne pouvons pas prétendre à écrire vite et bien !
Cet article se veut rassurant,,, surtout pour moi. Merci Hélène…
Voilà un article qui fait du bien ! Ecrire vite et bien n’est pas toujours compatible (pour moi, en tout cas, ça ne l’est pas).
Je reconnais là mes erreurs de jeunesse. Merci pour cet article !