
La crise sanitaire dans laquelle est plongée actuellement la France fait ressurgir le spectre de la crise économique de 2008. Cette dernière avait notamment conduit à une chute drastique des prix et du volume de transactions immobilières. Qu’en est-il réellement aujourd’hui, et quel avenir peut-on envisager pour l’immobilier après le coronavirus ?
Un marché immobilier à l’arrêt
Avec l’annonce des mesures de confinement, la plupart des agences immobilières et des offices notariaux ont fermé leur accueil au public. Il s’agit là d’une situation tout à fait inédite.
Côté agence, le travail sur le terrain est tout bonnement à l’arrêt puisque les visites physiques ne peuvent plus se faire. De nombreux professionnels proposent tout de même des visites virtuelles, mais cela ne suffit évidemment pas à maintenir leur activité.
Côté notaire, les signatures prévues dans la semaine ont généralement pu être maintenues, mais l’avenir s’annonce plus compliqué. En effet, même si la grande majorité des collaborateurs et des notaires continuent à télétravailler et à assurer des consultations téléphoniques, les signatures de vente se heurtent à la réalité du confinement. Comme eux, la majeure partie des partenaires fonctionne au mieux au ralenti. Les mairies, syndics, services de publicité foncière, banques, services postaux, etc., ne peuvent donc délivrer l’intégralité des documents nécessaires au rythme habituel.
Le marché immobilier se trouve donc presque totalement à l’arrêt, faute de pouvoir se déplacer ou assurer la sécurité juridique des transactions.
Des transactions annulées ou reportées
Une question inquiète bien naturellement acquéreurs et vendeurs : quid de leur dossier en cours ? Le flou économique dans lequel nous plonge l’épidémie de coronavirus a déjà un effet indéniable sur les transactions. En effet, faute de documents reçus en temps et en heure, de nombreuses signatures sont reportées de quelques jours, voire semaines. Une situation parfois délicate pour de nombreux clients.
Les notaires constatent également une vague de rétractation de la part des acquéreurs. À tort ou à raison, certains se montrent frileux à l’idée de s’engager dans un contexte économique très instable. Il est assez probable qu’il s’agisse là aussi d’un report de quelques mois, une fois la crise sanitaire passée. Selon son impact sur l’économie globale et celle des ménages, les signatures de compromis repartiront à la hausse pour revenir à leur niveau pré-coronavirus.
Bon à savoir : pour les propriétaires confrontés à ces annulations de compromis, il est possible de demander un report d’échéance de prêt. En effet, la Fédération Française Bancaire (FBF) incite les banques à l’accorder facilement, à condition que votre contrat de prêt le prévoit.
Quel marché immobilier après le coronavirus ?
Comme en 2008, la France s’attend à entrer dans une période de récession, qui résonnera probablement à l’échelle mondiale. Cependant, il y a peu d’inquiétude à l’heure actuelle sur un éventuel effondrement du marché immobilier. En effet, ce dernier était plutôt sain avant le coronavirus, il n’y avait pas de bulle spéculative par exemple. Les transactions sont simplement repoussées à une date ultérieure.
Trois raisons poussent à croire que le nombre de transactions et/ou les prix de l’immobilier, ne vont pas s’écrouler :
- L’immobilier est un actif fiable. Contrairement aux valeurs mobilières, les variations boursières l’impacte peu.
- La demande est forte. Le fait d’être propriétaire de sa résidence principale comble un besoin de sécurité pour beaucoup de Français.
- Les taux d’intérêt d’emprunt vont rester bas. L’état et les autorités monétaires agissent déjà dans ce sens pour soutenir la conjoncture économique.
Toutefois, même si tous les voyants sont au vert, l’impact du coronavirus sur le marché immobilier dépendra avant tout de sa durée. Plus la crise sanitaire sera courte, plus il sera facile et rapide de relancer l’économie. D’autant que le gouvernement a pris des mesures fortes pour atténuer le choc. Ainsi, plusieurs millions d’euros ont été débloqués pour soutenir les entreprises, et les démarches pour la mise en place du chômage partiel sont simplifiées.
À moins que la crise sanitaire actuelle ne plonge la France dans une récession profonde, avec une atteinte de tous les secteurs économiques et le chômage qui en découlerait, le marché immobilier devrait rester relativement stable.
C’est pour toutes ces raisons qu’il est primordial que chacun prenne ses responsabilités et respecte les règles de confinement. Plus vite la crise sera endiguée, plus vite le pays, et le marché immobilier, sortiront du marasme économique ambiant.